1 femme sur 5 accouche par césarienne, ce n’est pas rien 1 femme sur 5 ! Alors pour inaugurer ce 1er jour du mois de sensibilisation à la césarienne, j’avais envie que les femmes puissent se réapproprier cette naissance.
Souvent redoutée, parfois diabolisée la césarienne a été faite pour sauver les bébés et les mères lorsqu’il y a des complications pendant l’enfantement. Aucune femme ne devrait culpabiliser ou souffrir de la tournure de son enfantement, que votre enfant soit venu au monde par voie basse ou par voie haute, il est là grâce à la force, la volonté et la détermination de sa maman.
Ce qui ressort souvent dans les témoignages, c’est la sensation de subir, l’impression d’avoir été dépossédé de l’acte d’enfanter leur bébé. 1 césarienne sur 3 est programmée, il y a diverses raisons à cela, qui sont plus ou moins discutables mais ce n’est pas le sujet aujourd’hui. La programmation permet de bien se renseigner en amont sur les pratiques de la maternité et de discuter des aménagements possibles pour que la femme soit actrice de son enfantement. Dans tous les cas, même si vous avez prévu un accouchement voie basse, il me semble important de vous renseigner sur les protocoles de la maternité pour les césariennes afin de pouvoir s’y préparer.
Alors comment faire pour reprendre le contrôle de ce moment bouleversant ?
La 1ère des choses c’est d’être consciente, ce qui est généralement le cas avec 95% de rachianesthésie et péridurale. L’anesthésie générale étant rare est plutôt réservé aux cas d’extrême urgence. Ce qui va vous permettre de pouvoir demander :
En amont, les différents stades d’intervention et qu’ils vous soient expliqués en temps réel.
Que votre partenaire soit à vos côtés tant pour vous soutenir, que pour vivre la naissance ensemble.
Qu’il y ait une musique particulière durant la naissance.
Que vous poussiez pour aider votre bébé à naître.
Que le champ opératoire soit descendu lors de la sortie de votre bébé afin de le rencontrer en même temps que l’équipe médicale.
À ce qu’on vous donne votre bébé dès sa sortie et que vous ayez les mains détachées.
À faire du peau à peau immédiatement et en salle de réveil ou, si cette dernière est commune, que la surveillance se fasse en salle de naissance.
Surtout n’hésitez pas à poser des questions sur ce qu’il se passe ou va se passer, si vous en ressentez le besoin.
Dans le cas d’une anesthésie générale, vous pouvez demander le compte rendu opératoire si vous en ressentez le besoin et parler avec votre bébé de ce que vous avez ressenti. Même si vous étiez endormit au moment de sa naissance, vous étiez pleinement présente !
Une autre peur des familles avec la césarienne c’est que le bébé soit en moins bonne santé. On sait maintenant qu’en passant par le vagin, le bébé reçoit de nombreuses bactéries de sa mère qui vont lui permettre de se constituer un microbiote très riche. Pour remédier à cela il existe une technique, l’ensemencement vaginal, qui consiste à recueillir les sécrétions vaginales de la mère à l’aide d’une gaze qui sera passée sur le bébé.
Il y a également tout l’environnement du bébé qui va jouer dans la création de son microbiote : s’il y a des animaux là où il vit, si la maison n’est pas aseptisée, s’il se promène dans la nature, …
Et bien sûr l’allaitement maternel qui permet encore d’enrichir sa flore intestinale. C’est justement le dernier point que je voulais aborder.
Les mères craignent souvent de ne pas pouvoir allaiter si elles ont une césarienne. Je tiens à vraiment vous rassurer : césarienne et allaitement c’est tout à compatible ! La montée de lait peut être un peu retardé mais c’est tout.
Afin de mettre toutes les chances de votre côté, vous pouvez :
Comme pour tout allaitement, vous renseigner auprès d’un professionnel de l’allaitement ou d’une association comme l’allaitement tout un art, pour avoir des bases solides.
En amont, expliquer à l’équipe médicale votre souhait d’allaiter.
Demander une mise au sein rapide.
Avoir un coussin d’allaitement (ou non) à mettre sur votre cicatrice afin de ne pas craindre les petits pieds de bébé.
Garder votre bébé en peau à peau autant que vous le désirer.
Faire tout ce qu’il faut pour vous faire du bien, vous détendre et ainsi favoriser votre ocytocine (boisson chaude, câlin en famille, humer le crâne de bébé, …)
Le garder en BN sur votre sein afin qu’il tète dès qu’il en a envie et même endormi lorsque son réflexe de succion est optimal. Le contact et le regard favoriseront aussi l’ocytocine et votre lien d’attachement. Il y a encore de nombreux avantages au BN mais ce serait trop long de le décrire ici. Donc juste profiter de ces moments ensemble et gardez en tête que chaque tétée est bénéfique à votre lactation.
Pour finir, j’insiste sur le fait que ce ne sont que des propositions et qu’il est important de vous écouter, de faire ce qui vous parle. L’objectif de cet article est de vous dire que c’est possible, vous pouvez être actrice de votre enfantement même avec une césarienne. Vous êtes maman, vous êtes badass !
Carole Solbès, accompagnante périnatal
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