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La prolactine une hormone essentielle dans l’allaitement maternel

Dernière mise à jour : 8 déc. 2023



L’évolution du taux de prolactine selon la période de vie

Hors grossesse, le taux basal de prolactine est de 5 à 27 ng/ml. Cette hormone est pulsatile, ce qui fait que dans une journée il y a entre 9 et 14 pics ayant des taux plus ou moins important selon le moment. Ainsi la prolactine est sécrétée en plus grande quantité la nuit et en début de matinée.

Les taux sont également dépendant des cycles de la femmes : bas durant la phase folliculaire et au maximum durant l’ovulation.


Pendant la grossesse le taux va augmenter progressivement de la 10ième semaine jusqu’au 3ième trimestre, où elle pourra monter à 150 - 250 ng/ml.

Mais ses effets sont inhibés par la progestérone (tu sauras un peu plus loin pourquoi, patience). Ce n’est que lors de la délivrance du placenta, quand les taux de progestérone et d'œstrogène chutent brutalement, que la prolactine peut jouer son rôle et donner la montée de lait !


Si la mère allaite : 1 semaine après l’accouchement, le taux basal de prolactine s’est déjà réduit de moitié. Cette baisse continue plus faiblement pendant 3 mois, jusqu’à revenir à son taux basal normal.

La prolactine subit les mêmes variations qu’en dehors de la grossesse, avec en plus des pics lors de la succion des seins jusqu’à au moins 6 mois dont le taux peut aller de 40 à 300 ng/ml. Lorsqu’il y a double stimulation, le pic est 2 fois plus élevé !

Une fois que la lactation est bien lancée la quantité de lait produite dépend plus du bon drainage du sein que du taux de prolactine.


Si la mère n’allaite pas, la prolactine met une quinzaine de jour à revenir à revenir à son taux basal hors grossesse.


Après la ménopause : le taux baisse à 1 - 15 ng/ml


Le rôle de la prolactine dans l’allaitement maternel

La prolactine est une hormone essentielle pour :

- la croissance et le développement des tissus mammaires

- la synthèse du lait maternel

- le maintien de la sécrétion du lait maternel

- la synthèse des protéines, lipides et glucose du lait maternel

(elle participe aussi à la sensation bien-être après un orgasme, mais ça c’est un autre sujet ☺️)


Il me parait important de comprendre le fonctionnement de la lactation pour comprendre les différents mécanismes qui entrent en jeu. Revenons donc aux fondamentaux :

Du lait est fabriqué en continue, il est stocké dans les alvéoles. Lorsque le sein est stimulé, l’hypophyse sécrète de la prolactine, qui envoie le message de produire du lait, et de l’ocytocine, qui permet d’éjecter le lait. Mais ce n’est pas tout !

Le nombre de récepteur de prolactine augmente avec les tétées.

Plus il y a de FIL (feedback inhibitor of lactation), protéine contenue dans le lactosérum, moins on synthétise de lait.

Il apparait donc que la fréquence et l’efficacité des tétées est un facteur déterminant pour une bonne lactation.


La prolactine dépend notamment de :

- la succion de l’enfant, qui stimule sa sécrétion

- la dopamine, qui inhibe sa sécrétion

- la progestérone, qui inhibe la fixation de la prolactine sur ses récepteurs et inhibe l'accroissement du nombre de ces récepteurs.


🔎 L’effet de la progestérone est si important que s’il reste un bout de placenta actif dans l’utérus cela impactera sur la montée de lait.

On peut donc se demander si les contraceptif hormonaux durant l’allaitement sont à éviter ?


Le rôle de la prolactine dans la contraception post partum

Il a été prouvé que les contraceptifs Oestroprogestatifs ont un effet négatif sur la production de lait. Si on allaite, ils sont donc à proscrire les 6 premiers mois et à éviter tant que possible même après. Dans le cas contraire, il faudra surveiller que la production lactée ne soit pas impactée.


En ce qui concerne les contraceptifs Progestatif, les études sont plus timides … Il est donc simplement déconseillé d’en prendre les 6 premières semaines, le temps que la lactation soit bien mise en place. Cependant, de nombreuses femmes font part d’une baisse de lactation lors de la prise de progestérone et durant les menstruations, il est donc prudent de les éviter tant que possible et le cas échéant de rester vigilant.


Très bien très bien me direz-vous mais ducoup, comment on fait pour retrouver notre intimité si on ne souhaite pas une nouvelle grossesse immédiatement ?

Et bien il existe de nombreuses autres modes de contraception et le post partum peut être l’occasion de faire le point sur ce qui existe et vous (vous = le couple, parce qu’on est 2 pour ces choses là 😉) convient.


Pour rester dans le sujet qui nous intéresse aujourd’hui (la prolactine, si jamais tu as décroché) parmi les différentes mode de contraception qui s’offrent à vous, il existe la méthode MAMA : Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée.

Le principe repose sur le fait qu’un fort taux de prolactine dans le sang bloque l’ovulation de la femme. L’hyperprolactinémie lactationnelle (autrement dit : le fait qu’on sécrète plein de prolactine pour pouvoir allaiter) a donc pour conséquence de réduire les risques de grossesses.

Attention, j’ai bien dit RÉDUIRE car comme dans toutes les méthodes contraceptives il existe toujours un risque. Cependant, lorsque tous les paramètre sont bien respectés la méthode MAMA est aussi efficace que l’utilisation d’un préservatif soit 98%.


Parlons donc de ces différents paramètres :

  1. La femme doit être encore aménorrhée

  2. L’allaitement doit être exclusif ou presque (c’est la fréquence et l’efficacité des tétées qui permettent de bloquer l’ovulation)

  3. Ce n’est valable que pour les 6 premiers mois !


Si vous tombez enceinte malgré tout, vous vous demandez certainement s’il est possible de continuer d’allaiter votre enfant. (Tu as vu cette transition ?!)


L’allaitement durant la grossesse

On a donc normalement bien compris maintenant que la progestérone altère le bon fonctionnement de la prolactine. Or durant la grossesse, les ovaires et le placenta sécrètent de la progestérone et des œstrogènes en grandes quantités ce qui a pour effet de réduire drastiquement la production de lait maternel et de changer sa composition.

En effet, lors de la grossesse un espace se créait entre les cellules épithéliales mammaires (c’est la voie paracellulaire) ce qui amène une plus grande concentration en Sodium et chlore. Le goût du lait se retrouve modifié par ces nouveaux dosages, ce qui peut déranger certains enfants et peut induire un sevrage.

Si ce n’est pas le cas et que l’enfant continu de téter, il faudra veiller, selon son âge, à ce qu’il est un apport suffisant en lait.


Lors de la naissance du bébé, les processus de lactation se remettent en route normalement et les 2 enfants peuvent co-allaiter !


Carole Solbès, accompagnante périnatale & parentale



Ressources :


Biologie de l’allaitement – M. BEAUDRY, S. CHIASSON, J. LAUZIERE




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